Un Master qui met l'accent
sur l'analyse comparée des « sciences de gouvernement »
A ce stade, il convient de
répondre à une question fondamentale : de quoi parle t-on lorsque l'on évoque
les « sciences de gouvernement » ? Dans le jargon
politiste, cette expression désigne l'ensemble des savoirs -
connaissances dures et grilles d'analyse - mobilisés par les
détenteurs de puissance publique dans le but de gouverner. Les « sciences
de gouvernement », ce sont donc toutes ces idées, issues de
multiples domaines - notamment l'économie, le droit, l'analyse des
politiques publiques, l'histoire, les sciences de gestion -, qui sont saisis par les gouvernants non seulement pour user de
leur pouvoir, mais également pour le légitimer.
Le Master « Sciences
de gouvernement comparées » est un Master qui entend mettre
l'accent sur une analyse comparée de ces sciences de gouvernement.
Où se situe l'intérêt d'une telle analyse ? Son intérêt se situe tout d'abord dans le fait qu'elle met en
lumière des relations entre le domaine du savoir et le domaine du
pouvoir qui pendant longtemps ont été soit négligées, soit
totalement ignorées - elle développe donc chez ceux qui s'y
intéressent une sensibilité critique nouvelle, utile tant au
chercheur qu'au praticien des politiques publiques. Ensuite, et
surtout, cette approche est intéressante, parce qu'elle constitue un
angle d'approche original pour étudier en profondeur - et donc pour
se donner les armes pour s'y mouvoir et la transformer -
l'administration publique. Ainsi, l'étude des interactions entre
savoir et pouvoir à travers l'espace et à travers le temps, permet
de toucher à de très nombreux domaines (sinon tous) de la science
politique et des sciences administratives : l'étude des
sciences de gouvernement qui se trouvent consacrées aujourd'hui
(ex. les thèses de l'économie libérale, les
grandes périodes admises de l'histoire de France, les représentations
du droit comme instrument, celles des médias comme pierre angulaire de la démocratie, la
« théorie » du genre, les analyses des effets de
l'immigration, etc.) ainsi que leurs systèmes de justification
propres, l'analyse des processus par lesquels se trouvent légitimés ou délégitimés
certains savoirs, les typologies
de groupes (universitaires, chercheurs, groupes d'intérêts, partis
politiques, think tanks, etc.) en compétition pour imposer leurs
paradigmes ainsi que les outils qui sont à leur disposition, les
découvertes sur la manière dont certains savoirs se transforment en
actions de pouvoir, l'analyse de l'évolution des politiques publiques au travers
du temps en parallèle avec le développement des manières de percevoir
le monde, l'étude des différents modes de faire de
l'administration aux niveau territorial, national et international,
etc. Le détour par les « sciences de gouvernement »
permet donc une vision à 360 degrés du fait administratif et
politique, tout en mettant en lumière dans ses arcanes ce qui relève spécifiquement
du cognitif.
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